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Crise financière, le grand hold-up des banques (Déc 2008)

 

C’est une crise sans précédent, aux conséquences dramatiques...
Les banques les plus prestigieuses s’effondrent en entraînant dans leur chute les marchés financiers mondiaux.
Un séisme économique qui n’a pas épargné les banques françaises.
Les unes après les autres, elles annoncent des pertes records, et leurs actions plongent.
Venu à la rescousse, l’Etat a dû mettre la main à la poche, à coups de milliards, officiellement, pour les aider.
Mais les banques sont-elles responsables ou victimes du système ?
Sont-elles aussi transparentes qu’elles l’affirment ?
Et surtout, où sont passés les dizaines de milliards d’euros de bénéfices qu’elles avaient engrangés ces cinq dernières années ?
Elise Lucet et les reporters de « Pièces à conviction » vous emmèneront au cœur du système bancaire français, de ses dérives et de ses secrets les mieux gardés.

Hervé Guesquières et Christian Gaudin ont posé leur caméra à Bercy, avec pour objectif d’observer au plus près l’Etat face aux banques, ou… comment contrôler l’incontrôlable ?

"Nous avons enquêté au cœur du ministère des Finances depuis début octobre.
Dans les pas de Christine Lagarde, à Bercy bien sûr, mais aussi dans ses déplacements, notamment en régions.
Des déplacements axés sur le financement de l’économie française, le problème n° 1 auquel Bercy doit faire face, car les banques ne veulent plus prêter — ou moins en tout cas — aux particuliers ou aux entreprises.
Alors, on a volé à leur secours pour faire face à la crise, apportant garantie et crédit aux banques françaises sur les marchés internationaux.
Les investisseurs ne faisant plus confiance aux banques et les banques ne se faisant plus confiance entre elles, à cause des actifs pourris — ces fameuses subprimes que toutes ont achetées —, l’Etat a dû se substituer et se porter caution.
Nous avons donc contre-enquêté sur le dispositif mis en place pour aider les banques. Il y a trois enveloppes à Bercy.

Une première enveloppe de 320 milliards d’euros destinée à refinancer l’économie.
Sur ces 320 milliards, pour l’instant, seuls 10 milliards ont été réellement distribués aux banques.
Ces 320 milliards ont été empruntés par l’Etat français sur les marchés internationaux, à un taux de 3,5 % et rétrocédés aux banques à un peu plus de 4 %.
Une deuxième enveloppe de 40 milliards d’euros doit servir à recapitaliser les banques dont les fonds propres sont un peu faibles.
Cet argent est emprunté à 4 % et rétrocédé à 8 %. Un taux d’intérêt plus important, car ce sont des prêts à long terme, ce qui veut dire que les banques ne rembourseront l’Etat que dans dix ou quinze ans.
On le voit, cet argent n’est donc pas celui du contribuable, sauf pour la troisième enveloppe de 22 milliards, destinée aux PME et financée par l’épargne française (les livrets A notamment).

Nous avons voulu démontrer que le cœur du problème, ce sont les banques, parce qu’aujourd’hui elles ne font plus seulement leur métier premier.
Et leur métier, c’est prêter de l’argent pour développer l’économie, investir, etc.
Mais, en retour de ces efforts financiers, l’Etat exige qu’elles fassent leur travail, ce qu’elles ont du mal à faire.
Le gouvernement a pour le coup beaucoup œuvré pour que les banques fassent leur travail de prêteur, et de carburant de l’économie.
Mais, malgré le fait qu’elles aient déjà touché plusieurs milliards d’euros, elles continuent, encore aujourd’hui, selon les temoignages que nous avons recueillis, à refuser des emprunts aux PME, des demandes de découverts autorisés, etc.
Là est tout le problème, car les banques ne peuvent pas recevoir de l’argent sans le rétrocéder !

Il était intéressant d’observer ce que fait l’Etat face à cette crise financière.
L’Etat, c’est Bercy, à travers la ministre et ses collaborateurs, dont le patron du Trésor, mais aussi et surtout l’Elysée auquel nous n’avons pas eu accès. Le plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy pour la finance, en l’occurrence son directeur de cabinet adjoint François Perol, ne souhaite pas participer à l’émission ni parler à qui que ce soit.
Quoi qu’il en soit, dans cette crise, le décisionnaire, c’est l’Elysée, et le premier rouage du mécanisme, c’est Bercy. A l’Elysée, deux hommes — Sarkozy et Perol — définissent les grands axes, ensuite Bercy travaille sur le détail de la mécanique financière.
Le directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard, est la courroie de transmission directe entre Bercy et l’Elysée.

Bercy nous a bien accueillis, même si les services de Mme Lagarde n’avaient pas exactement compris que nous allions les suivre pendant plusieurs semaines.
Les premiers jours ont été tout feu tout flamme, nous avons pu suivre la ministre partout, nous étions même dans l’avion gouvernemental…
Ensuite ça a été plus compliqué !…
Une fois obtenue la confiance de certains hauts fonctionnaires, le ministère le plus opaque de la République (avec l’Interieur) s’est entr'ouvert.
Le travail sur la longueur y est évidemment pour beaucoup.
Quant à la ministre, Mme Lagarde, c’est une femme très prudente, sur ses gardes et très maîtresse de sa communication.
Cependant, on sent que cette avocate d’affaires, qui n’est pas issue du sérail politique, maîtrise les tenants et les aboutissants de cette crise."

Les reportages:
L’Etat face aux banques: contrôler l’incontrôlable
Paradis fiscaux: un secret bien gardé
Saint-Etienne: une ville frappée par la crise
Traders: la crise vue de l’intérieur