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Apiculture au Burkina Fasso

 

Apiculture Burkina: les paysans cultivent l'or des abeilles

Habitués à s'emparer du miel en luttant contre des essaims furieux, les paysans du Sud-Ouest du Burkina Faso apprennent à élever les abeilles.
Grâce aux ruches améliorées, l'apiculture devient une activité de contre-saison qui apporte des revenus précieux aux agriculteurs.
C'est en 1985 que le projet burkinabé d'"apiculture villageoise" a démarré.
Il vise à produire du miel pour la consommation nationale et concerne trois provinces de la région de Bobo Dioulasso, seconde ville du pays, située à 360 km à l'ouest de la capitale.
Parti d'une initiative de l'Etat, le projet a reçu du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) un financement d'environ 250 millions de F CFA.
Auparavant, les paysans exploitaient artisanalement le miel à partir de ruches confectionnées avec de la paille et placées sur des arbres.
L'objectif du projet burkinabé d'apiculture vise à moderniser l'exploitation artisanale du miel par la construction de nouveaux types de ruches pouvant produire du miel en quantité.
Pour atteindre ce but, le projet a élaboré un programme d'activités allant de l'étude du terrain à la formation pratique des principaux bénéficiaires que sont les paysans. Depuis 1985, le projet a permis la mise en exploitation de 467 ruches modernes et la formation de 137 paysans venant de 17 groupements villageois.

Objectif : 20 t de miel par an

En 1987, la production de miel avait été de 300 kg dans les régions concernées ; elle a atteint 2 t en 1988.
Le projet est rentable et se situe actuellement dans une phase d'intensification.
Les responsables projettent la vulgarisation et la construction des ruches modernes auprès de tous les paysans qui s'intéressent à l'apiculture.
La vulgarisation de ces ruches en milieu rural offre des revenus supplémentaires aux paysans.
Le kilo de miel est vendu à 700 F CFA.
La vulgarisation des ruches modernes ou améliorées rencontre peu d'obstacles en milieu rural car les paysans pratiquent l'apiculture depuis des décennies.
Ils perçoivent positivement la possibilité d'étendre cette activité de contre-saison.
La formation assurée au départ par des centres ruraux de promotion agricole (CRPA), bénéficie à présent du concours d'une centaine de paysans déjà formés et capables de former d'autres paysans.
Le projet "apiculture villageoise" ambitionne à présent de produire du miel en quantité suffisante pour passer au stade de la transformation industrielle.
Pour parvenir à une production à grande échelle, le projet envisage la construction de 1500 ruches et la formation de 300 paysans formateurs capables de produire 10 à 20 t de miel par an.
Dans cette optique, le projet compte regrouper les paysans déjà formés ou en cours de formation afin de faciliter leur encadrement technique.
M. Mamadou Barry, 32 ans, responsable de la section formation du projet, indique que "la formation des paysans va s'étendre aux écoles professionnelles et aux centres de formation de jeunes agriculteurs (CFJA)."
Il apparait ainsi que l'apiculture peut contribuer à l'essor économique du monde rural et participer à la bataille pour l'autosuffisance alimentaire au Burkina.
Son développement conduit à la diversification des activités de contre-saison en milieu paysan.
Par ailleurs, dans le cadre de la mise en place des unités de transformation des produits locaux, la possibilité de pasteuriser le miel pour mieux le conserver s'ouvre aux producteurs.
Cela permettra de réduire l'importation de ce produit bienfaisant qui contient du sucre, des vitamines et même une substance antibiotique utilisée en pharmacie.Ibrahim Zongo

Maléfices et mellification de l'abeille africaine

Les abeilles africaines ont la réputation d'être terriblement agressives. Sur le continent américain, où elles ont été introduites par erreur en 1956, elles se sont répandues de façon spectaculaire et ont progressivement exterminé leurs congénères locales, beaucoup plus douces et donc vulnérables.
L'agressivité des abeilles africaines s'explique en grande partie par les pratiques traditionnelles des apiculteurs.
Dans bien des cas, ceux-ci récoltent le miel en attaquant les abeilles avec une torche, ce qui a pour effet de détruire l'essaim totalement ou partiellement.
Agressée, l'abeille africaine est devenue agressive.
Mais en même temps, elle est plus productive que ses cousines d'Europe ou d'Amérique.
Si on l'appelle Apis Mellifica Adansonii, ce n'est pas parce qu'elle est maléfique mais parce qu'elle est une championne de la mellification, la production de miel.
Compte tenu de ces particularités, les techniques d'apiculture moderne ont un double avantage en Afrique.
Elles sont beaucoup moins brutales que les méthodes traditionnelles et le risque de rendre les abeilles furieuses est ainsi réduit.
En outre, elles permettent d'exploiter beaucoup plus efficacement la productivité des abeilles.
Dans une ruche traditionnelle, même si l'on ne détruit pas l'essaim au moment de la récolte, on est obligé de lui arracher les alvéoles de cire sur lesquelles les abeilles déposent leur miel.
Celles-ci doivent alors dépenser beaucoup d'énergie pour reconstruire ces alvéoles et pendant ce temps, leur production de miel chute.
Les techniques d'apiculture moderne consistent donc à fournir aux abeilles des feuilles de cire toutes prêtes que l'on peut retirer facilement de la ruche pour en extraire le miel, avant de les remettre en place.
De cette façon, la production de miel des abeilles n'est pas perturbée par la récolte.Il existe deux types de ruches "modernes".
Les ruches à cadres mobiles, les plus perfectionnées, sont coûteuses (20.000 à 30.000 FCFA pour les ruches importées de France).
Les ruches à barrettes, également baptisées "ruches kenyanes" ont un rendement inférieur mais elles sont beaucoup moins chères.
Construites en bois, elles coûtent de 6.000 à 10.000 FCFA. Dans le cadre d'un projet apicole mené au Rwanda, on a même construit des ruches de papyrus à 1000 FCFA.
La diffusion de techniques d'apiculture améliorées doit permettre aux pays africains de valoriser des potentialités encore trop souvent négligées.
Alors que la flore tropicale est très favorable à l'apiculture, paradoxalement, un pays comme la Côte d'Ivoire importait, en 1983, 11 t de miel.