Mediator
(avec Irène Frachon)
Promotion Mediator à l'Agence du médicament
500 : c'est le nombre de victimes présumé du Mediator, cet antidiabétique souvent prescrit comme coupe-faim, et commercialisé jusqu'en 2009 par les laboratoires
Servier.
Les premières alertes sur la dangerosité du médicament avaient été lancées dix ans plus tôt, en 1999 !
La lenteur de réaction des autorités régulatrices a mis en évidence un manque d'indépendance vis-à-vis des industriels du médicament, notamment au sein de l'Agence
française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
Tout le monde avait donc promis qu'il y aurait un avant et un après Mediator.
Mais l'Afssaps a, la semaine dernière, tenté de passer outre en proposant la candidature de Catherine Rey-Quinio, ancienne des laboratoire Servier, à un important
poste de direction.
« Ce n'est pas en soi une faute ou une infamie d'avoir travaillé pour Servier », a réagi la pneumologue Irène Frachon, qui a fait éclater l'affaire du
Mediator.
Mais elle trouve quand même un peu gros que l'Agence « n'ait pas fait le rapprochement avec l'Isoméride », cet autre coupe-faim des laboratoires Servier, basé sur la
même molécule que le Mediator, retiré du marché en 1997, et sur lequel avait travaillé Mme Rey-Quinio !
Sous les pressions médiatique et politique, sa candidature a finalement été retirée.
Selon Dominique-Michel Courtois, président de l'association de défense des victimes de l'Isoméride et du Mediator, « cela va décrédibiliser encore un peu plus le
système de contrôle qui dysfonctionne depuis des années, et qui a tant failli dans l'affaire du Mediator ».