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Secrets des essais nucléaires au Kazakhstan

(URSS 1949-1989)

Entre 1949 et 1989, l’Union soviétique y fit exploser un total de 468 bombes atomiques dont 125 dans l’atmosphère et 343 sous-terre.
Le site, qui s’étend sur 18 540 km2, a été fermé en 1991 par les autorités kazakhes, mais il n’est pas clos et les habitants des villages voisins y envoient paître leurs troupeaux.
En 1997, l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) a confirmé que le site présentait de graves risques pour la santé publique.
En effet, et selon plusieurs études concordantes, la proportion de personnes atteintes, notamment de cancers et de maladies mentales, dans les zones proches du polygone serait de 35 % supérieure à la moyenne du Kazakhstan.

On estime à près de cinq cents le nombre d'essais nucléaires qui ont été effectués entre 1949 et 1989 à Semipalatinsk, au Kazakhstan.
Aujourd'hui le périmètre dans lequel avait lieu ces opérations s'apparente à un décor de science-fiction.

Selon les informations fournies par la Russie à l’UNSCEAR, les Soviétiques ont effectué en tout 715 essais nucléaires, soit 559 essais dits « militaires » et 156 essais « pacifiques ».

Cependant, si l’on fait les comptes en « engins explosés », les Soviétiques ont effectué au total 969 « explosions nucléaires », soit 796 « explosions » militaires et 173 « explosions » pacifiques.

Le « père » de la bombe atomique soviétique fut le physicien Igor Kurchatov.
Le 29 août 1949, il fit exploser la première bombe soviétique sur le site de Semipalatinsk Kazakhstan).
Kurchatov fut, paraît-il, soulagé par le succès de cette première bombe car il croyait que Staline l’aurait fait fusiller en cas d’échec !
Un autre grand nom du programme d’essais nucléaires soviétiques est Andrei Sakharov qui fut l’un des « inventeurs », en 1953, de la bombe H.
Conscient des conséquences humaines de ces armes de destruction massive, il s’engagea dans la dissidence et la lutte pour les droits de l’homme.
Le prix Nobel de la Paix lui fut même décerné en 1975.
Sa femme, Helena Bonner, dut se rendre en Suède pour recevoir le prix au nom de son mari qui avait été interdit de quitter l’URSS.

Les Soviétiques ont disposé de deux principaux centres d’essais nucléaires militaires, l’un à Semipalatinsk au Kazakhstan et l’autre sur l’île de la Nouvelle-Zemble dans l’océan Arctique.
Comme les Américains, ils ont effectué des essais dans l’atmosphère, en haute altitude, sous les mers, en souterrain et même quatre expériences dans l’espace.
Ils ont été les seuls à avoir fait des essais nucléaires dans l’espace.
Les Soviétiques ont effectué, en Nouvelle-Zemble, l’essai thermonucléaire le plus puissant jamais réalisé désigné sous le nom de « Tsar bomba » (La reine des bombes).

Comme les Américains et les Français, les Soviétiques ont exposé sciemment des personnels militaires à une explosion nucléaire aérienne.
Le 14 septembre 1954, sur le camp de Totsk, près d’Orenburg (Russie), ils engagèrent un exercice militaire avec 44 000 hommes dont un petit nombre de trouvait à moins de 5 km du point zéro où explosa une bombe de 40 kt (environ l’équivalent de trois fois la bombe d’Hiroshima).
Cette région de Russie avait été choisie parce qu’elle avait des similitudes géographiques avec l’Allemagne de l’Ouest où les Soviétiques pensaient qu’aurait lieu la prochaine guerre entre les deux Blocs.
Il s’agissait de familiariser les troupes à un conflit où des armes nucléaires seraient employées.
Aujourd’hui encore, on ignore combien de soldats furent atteints par les radiations, tous les participants étant tenus au secret et les archives médicales ayant été détruites à la chute de l’URSS.

Les paysans de la région qui avaient été évacués pour l’exercice furent autorisés à se rendre chez eux avant même que l’incendie créé par la bombe ait cessé.
Ils ont été laissé dans l’ignorance sur les dangers des radiations.

Les Soviétiques ont également été de grands utilisateurs d’explosifs nucléaires pour des opérations de travaux publics, dites « à des fins pacifiques » à travers tout le territoire de l’URSS.

Les conséquences environnementales et sanitaires de ces expériences « pacifiques » ont été catastrophiques.
Le 15 janvier 1965, le premier essai pacifique, nommé « Chagan » eut lieu sur le site de Semipalatinsk : on rapporte que 20 % des particules radioactives émises par ce tir souterrain se répandirent dans l’atmosphère.
En septembre 2001, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a lancé un appel à l'aide pour combattre les séquelles des essais nucléaires soviétiques réalisés sur son territoire.
« J'exprime encore une fois l'espoir que votre soutien nous aidera à éliminer les conséquences des essais nucléaires au Kazakhstan », a-t-il déclaré lors d'une conférence internationale réunissant des savants et des hommes politiques, dont l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, à l'occasion du 10e anniversaire de la fermeture du polygone de Semipalatinsk.

Ce terrain, l'un des plus grands centres d'essais nucléaires du monde, a été utilisé, en l'espace de quarante ans, pour près de 500 explosions nucléaires.
Selon des estimations faites en 1992, la santé d'environ 1,6 million de personnes a été affectée par les radiations.
Dans un village proche de Kurtchatov, qui abritait le quartier général du polygone, presque chaque famille compte au moins une personne née avec un handicap ou morte d'un cancer.

D'après un rapport de l'ONU de 1998, plus de 100 000 personnes de trois générations ont été durement touchées par les radiations.
« C'était une tragédie silencieuse que personne n'a remarquée », a déploré le président kazakh en affirmant que les effets cumulés de quarante années d'explosions sur le site de 18 500 kilomètres carrés étaient cent fois pires que les séquelles de la catastrophe de Tchernobyl.

Les précisions sur les expériences sous-critiques soviétiques, puis russes sont encore difficilement accessibles, probablement en raison des difficultés linguistiques.
Selon l’organisme russe chargé de ces expériences, Minatom, un total de 132 expérimentations hydrodynamiques auraient été effectuées depuis 1955 « sur les sites d’essais du nord et du sud ».

La Fondation norvégienne Bellona publie quelques informations sur son site internet, mais les données ne sont pas actualisées et datent de plus de six ans.
Ainsi, dans un article daté du 8 février 2000, Bellona rapporte que « depuis septembre 1998, 14 essais souscritiques ont été effectués dans les tunnels près de Matotchin Shar qui séparent les zones nord et sud de l’île de la Nouvelle-Zemble ».
On dispose de très peu d’information sur la poursuite éventuelle de ce type d’expériences par Minatom.
Comme elles font partie du programme de maintenance pour la sûreté et la fiabilité du stock des armes nucléaires, il est vraisemblable qu’elles se poursuivent encore aujourd’hui.

La Fédération de Russie a signé le traité d’interdiction complète des essais nucléaires le 24 septembre 1996 et elle l’a ratifié le 30 juin 2000.