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Teilhard de Chardin - Les ailes de l'esprit

Jésuite et scientifique à la stature internationale ayant réconcilié Science et Foi, Pierre Teilhard de Chardin nous a quittés il y a cinquante ans.

Ce documentaire exceptionnel commémore sa disparition en nous livrant un portrait émouvant et le récit d'une vie digne d'un roman d'aventures...

Pierre Teilhard de Chardin (1881 - 1955) était un jésuite, chercheur, théologien, paléontologue et philosophe français.

Scientifique de renommée internationale, Pierre Teilhard de Chardin fut à la fois un géologue spécialiste du Pléistocène et un paléontologiste spécialiste des vertébrés du Cénozoïque.
Il est considéré comme l'un des paléoanthropologues les plus remarquables de son époque.

Dans le Phénomène humain, il trace, parmi les premiers, une synthèse de l'Histoire de l'Univers selon l'état des connaissances de son époque et dans une optique à la fois évolutionniste et spiritualiste.

La théorie de l'évolution de Charles Darwin, la géologie de Vernadsky et la théodicée chrétienne sont unifiées par Teilhard de Chardin en une approche holiste du « phénomène humain » qu'il conçoit comme une étape de l'évolution menant au déploiement de la noosphère, laquelle prépare l'avènement de la figure dite du « Christ Cosmique ».

Le « point Oméga » est conçu comme le pôle de convergence de l'évolution.
Le « Christ Cosmique » manifeste l'avènement d'une ère d'harmonisation des consciences fondé sur le principe de la « coalescence des centres » :
chaque centre, ou conscience individuelle, est amené à entrer en collaboration toujours plus étroite avec les consciences avec lesquelles il communique, celles-ci devenant à terme un tout noosphérique.
L'identification non homogénéisante du tout au sujet le percevant entraîne un accroissement de conscience, dont l'Oméga forme en quelque sorte le pôle d'attraction en jeu à l'échelle individuelle autant qu'au plan collectif.
La multiplication des centres comme images relatives de l'ensemble des centres harmonisés participe à l'avènement de la résurrection spirituelle ou théophanie du Christ Cosmique.

Annonçant la planétisation que nous connaissons aujourd'hui, Teilhard développe la notion de noosphère qu'il emprunte à Vernadsky pour conceptualiser une pellicule de pensée enveloppant la Terre, formée des communications humaines.

Par ailleurs, en situant la création en un « point Alpha » du temps, l'Homme doit, selon lui, rejoindre Dieu en un « point Oméga » de parfaite spiritualité.

Le terme de « point Oméga » a été repris par le physicien américain Frank Tipler, apparemment sans allusion au nom de Teilhard (sans qu'on puisse dire si c'est délibéré, ou par ignorance de son origine, ou plus simplement parce que « cela va de soi »).

Teilhard pense également identifier parallèlement à l'évolution biologique une évolution de type moral :
l'affection pour la progéniture se rencontre chez les mammifères et non chez les reptiles apparus de façon plus précoce.
L'espèce humaine, malgré ses accès de violence sporadique, s'efforce de développer des réseaux de solidarité de plus en plus élaborés (Croix-Rouge de Dunant, Sécurité sociale de Bismarck... ) :
l'évolution physique qui a débouché sur l'hominisation se double d'après lui d'une évolution spirituelle qu'il nomme humanisation.
Se demandant d'où vient ce surcroît de conscience, il l'attribue à la croissance également de la complexité des structures nerveuses :
le cerveau des mammifères est plus complexe que celui des reptiles, celui des humains plus complexe que celui des souris.

Il s'émerveille également de l'interfécondité de toutes les populations humaines sur la planète, à laquelle il ne voit pas de vraie correspondance dans les espèces animales :
au contraire, pour ces dernières, un isolement géographique se traduit à terme par des spéciations :

D'une part, ces rameaux se distinguent de tous les autres antérieurement parus sur l'arbre de la vie par la dominance, reconnaissable en eux, des qualités spirituelles sur les qualités corporelles (c'est-à-dire du psychique sur le somatique).
D'autre part, ils manifestent, sans diminution sensible, jusqu'à grande distance, un extraordinaire pouvoir de se rejoindre et de s'interféconder.

Cette particularité de l'espèce humaine interpellera plus tard aussi Jacques Ruffié, professeur d'anthropologie physique au Collège de France.

L'évolution se passe ensuite à son avis dans la possibilité des consciences de communiquer les unes avec les autres et de créer de facto une sorte de super-être :
en se groupant par la communication, les consciences vont faire le même saut qualitatif que les molécules qui en s'assemblant étaient passées brusquement de l'inerte au vivant.

Toutefois, ce super-être est sans rapport aucun avec le surhomme de Nietzsche (« Ainsi parlait Zarathoustra ») dans lequel Teilhard ne voit qu'une extrapolation trop simple du passé, et qui ne tient nul compte du phénomène de communication croissante entre les individus (« La chenille qui interroge son futur s'imagine sur-chenille », résumera Louis Pauwels dans Blumroch l'admirable).

Pour Teilhard, ce n'est déjà plus au niveau de ces seuls individus que le processus d'évolution se réalise, et il écrit à ce sujet :

« Rien dans l'univers ne saurait résister à un nombre suffisamment grand d'intelligences groupées et organisées ».

Il y voit non pas Dieu en construction, comme avant lui Ernest Renan et — de façon plus sarcastique — Sigmund Freud dans l'Avenir d'une illusion — mais l'humanité qui se rassemble pour rejoindre Dieu, en cet hypothétique point oméga qui représenterait de facto, et sans tristesse aucune, la fin du Temps.