Dopage génétique
Le détournement des techniques thérapeutiques par les athlètes dans le but d'augmenter leurs performances sportives ne date pas d'hier.
Le dopage génétique, en revanche, est plus récent, encore plus efficace et quasiment impossible à déceler pour le moment... D'où son succès.
« Ce n'est pas parce qu'on a fait des expériences concluantes sur des souris que les sportifs de haut niveau vont abuser du dopage génétique », déclarait en 2000 le
Dr Christiane Ayotte, directrice du laboratoire l'INRS de Montréal, important centre de contrôle du dopage travaillant en étroite collaboration avec l'AMA (Agence mondiale
antidopage).
Et pourtant. Le processus est en route.
Mais de quoi s'agit-il au juste ?
Ce n'est plus seulement l'injection par intraveineuse de substances anabolisantes, d'hormones de croissance ou de la très célèbre EPO (hormone produite naturellement
par le corps humain, sécrétée par les reins et agissant sur la moelle osseuse pour stimuler la production de globules rouges), mais l'utilisation des gènes eux-mêmes de l'EPO, de l'hormone de
croissance, de l'insuline, de la testostérone ou des facteurs de croissance.
Comment ça marche ?
On introduit le gène avec un virus codant, des cellules souches ou, plus simplement, via une protéine recombinante composée de cellules génétiquement
modifiées.
Dans quel but ?
Augmenter la production des globules rouges dans le sang pour une meilleure oxygénation des muscles, faire durcir les os pour les rendre plus résistants ou augmenter
la masse musculaire.
«En quelques semaines le sujet peut accroître sa musculature de près de 50% et arrêter le traitement suffisamment tôt pour qu'il n'en reste aucune trace », explique
le Dr Ayotte.
Bref, il peut devenir une sorte de superathlète, un mutant impossible à dépister.
Le risque à prendre ?
Arrêts cardiaques, infarctus cérébraux, problèmes coronariens, cancers...
Et l'esprit sportif dans tout ça ?
Si remporter une médaille comme prix de son effort est infiniment respectable, la course effrénée vers la gloire au mépris des valeurs l'est beaucoup
moins.
Et le Dr Ayotte de conclure : « Nous continuerons de tout faire pour rendre la vie misérable aux tricheurs ».
La thérapie génique est une arme à double tranchant :
d’une part elle sera révolutionnaire quand à la détection, la prévention et le traitement des maladies incurables ;
et d’une autre part, elle pourra permettre de créer des sportifs génétiquement modifiés, chose qui est moralement condamnable dans tous les sens.
Le dopage génétique, ou cellulaire, consiste à la modification génétique d’une personne, généralement un athlète, en vue d’augmenter ses performances.
Il s’agit de l’injection de certains gènes pour améliorer la fonction d’une cellule normale ; ainsi le sportif en question ne souffrira d’aucune
maladie.
Mais ce n’est pas aussi simple que cela parait être : la thérapie génique est loin d’être maîtrisée, et le recours à ses pratiques présente plus de dangers que de
chances de succès.
Ce dopage représente une lourde menace aussi bien à l’intégrité du sport qu’à la santé des personnes concernées.
Le fait que le dopage génétique existe déjà ou qu’il soit juste une fiction reste à savoir, mais on parle déjà de quelques méthodes de dopage, dites classées dans la
catégorie du dopage génétique.
La première méthode consiste à l’usage des protéines fabriquées naturellement par le corps et leur réinjection lors des phases d’entraînement.
Le coureur se fait prélever son sang pendant l’hiver par exemple, quand il n’y a pas de contrôle, pour les lui faire injecter plus ttard, lui permettant une
augmentation de 20% des capacités de transport d’oxygène par 500 ml de son sang congelé.
La deuxième méthode consiste à faire pousser des cartilages, des cellules de tendons ou de muscle pour remplacer des organes défectueux.
Une autre méthode consiste à introduire un gène capable de produire de l’EPO dans le muscle, ou un gène de facteur de croissance dans une cellule du
tendon.
Ainsi, des virus inactivés amènent les gènes dans les cellules visées, et les gènes peuvent ensuite produire des enzymes et des protéines.
Selon Theodore Friedmann, directeur du Centre de génétique moléculaire de l’Université de San Diego (Californie), les modifications génétiques qui étaient à
l’origine uniquement détectables avec des techniques sophistiquées (scanners, biopsie musculaire) sont désormais détectables par des méthodes traditionnelles aussi.
Mais cet exploit reste à ses débuts, et ne serait pas prêt à l’emploi pour les jeux olympiques de Pékin en 2008.
Dans le cadre de sa politique de lutte contre le dopage, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) a alloué des ressources importantes au développement de méthodes de
détection du dopage génétique.